Beyond the the Band of Brothers. The US Military and the myth women can’t fight

« […] Et la Saint-Crépin ne reviendra jamais, — d’aujourd’hui à la fin du monde, — sans qu’on se souvienne de nous, — de notre petite bande, de notre heureuse petite bande de frères ! — Car celui qui aujourd’hui versera son sang avec moi, — sera mon frère ; si vile que soit — sa condition, ce jour l’anoblira […] »[i]. C’est ainsi, selon la version qu’en donne Shakespeare en 1599, qu’Henry V galvanise ses compagnons alors que va s’engager, le 24 octobre 1415, jour de la Saint-Crépin, la bataille d’Azincourt. Unis par des liens de confiance mutuelle, ces hommes, soudés comme des frères, vont avoir à cœur de combattre les uns pour les autres, de prouver leur courage et de défendre leur honneur sur le champ de bataille. Et ils seront vainqueurs.

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L’image est forte et nourrit les représentations collectives du soldat et de l’armée, notamment aux Etats-Unis. Comme le rappelle Megan Mackenzie, professeure à l’Université de Sidney, dans son ouvrage paru en 2015, Beyond the Band of Brothers[ii], la phrase de Shakespeare a inspiré une célèbre campagne de recrutement du corps des Marines américains lancée en 1977 (The few, the proud) et traverse les représentations hollywoodiennes de la guerre, notamment dans la  série télévisée produite par Steven Spielberg et Tom Hanks en 2001, Band of Brothers[iii]. Mais, pour cette universitaire, qui a notamment travaillé sur l’engagement des femmes dans la guerre civile en Sierra Leone et sur leur difficile réintégration sociale après-guerre[iv], l’image des « frères d’armes » n’est qu’un mythe symbolique, un récit utilisé pour justifier et légitimer des croyances et pour garantir la perpétuation d’un ordre fondé sur la virilité masculine. En six chapitres très enlevés, Megan Mackenzie, s’attache en effet à démonter les présupposés de ce mythe et à mettre en évidence son influence néfaste, à la fois pour les femmes qui souhaitent embrasser la carrière militaire, mais également pour la politique étrangère américaine. Fondé sur l’analyse des discours et des écrits de militaires ou d’homme politiques, faisant appel à des études de psychologie et de sociologie menées au sein de différentes armées, l’ouvrage puise également sa matière dans la presse et dans une analyse stylistique et thématique de commentaires publiés sur internet à propos d’articles sur les femmes et l’armée.

La thèse de Megan Mackenzie peut se résumer en trois points :

  • Le mythe des « frères d’armes » a servi à légitimer l’exclusion des femmes des fonctions combattantes, alors même que la notion de combat est devenue de plus en plus difficile à circonscrire ;
  • L’exclusion des femmes des fonctions combattantes repose sur une combinaison d’émotions et d’arguments de « bon sens » qui forment un système de croyances imperméable aux arguments rationnels et aux preuves empiriques ;
  • Les idéaux de chevalerie et de courage portés par le mythe des « frères d’armes » ont été brisés par les violences commises par des soldats américains en Irak et en Afghanistan, et c’est avant tout pour restaurer son image auprès du public que l’armée américaine a supprimé en 2013 toutes les restrictions pesant sur l’emploi des femmes en son sein.

Après avoir rappelé la genèse du mythe des « frères d’armes », Megan Mackenzie confronte l’engagement constant des femmes dans les armées américaines depuis 1941[v] aux multiples mesures visant à les exclure du combat.

Après chaque conflit majeur ou en réaction à des évolutions sociales, l’institution militaire semble en effet s’attacher à restaurer l’identité exclusivement masculine des unités combattantes. Dans les années 1990, alors même que les femmes servent dans les mêmes unités que les hommes, le Département de la Défense multiplie les restrictions d’emploi des femmes, tout en réaffirmant par ailleurs le principe de l’égalité d’accès aux spécialités ouvertes aux deux sexes. Ces spécialités sont classées selon qu’elles impliquent ou non le combat, défini notamment par des critères tels que l’engagement sur le terrain avec des armes individuelles ou collectives, l’exposition au feu ennemi, le risque de contact physique direct avec des soldats adverses, le risque de capture et les actions de riposte[vi]. Megan Mackenzie, à la suite de Cynthia Enloe[vii], souligne le caractère de plus en plus artificiel de cette distinction entre unités combattantes et non combattantes dans les conflits contemporains. Dans la guerre contre-insurrectionnelle, il n’y a plus de ligne de front et toutes les unités sont potentiellement engagées au combat. Le principe de l’exclusion des femmes du combat a ainsi abouti à des situations « potentiellement préjudiciables à la sécurité des soldats »[viii] en Irak et en Afghanistan. Entre 2001 et 2013, 152 femmes militaires américaines ont été tuées dans ces conflits. En Irak, 78% de ces décès sont imputables à des actions hostiles[ix]. Pourtant, officiellement, ces femmes n’ont servi que dans des unités de soutien. En Afghanistan, celles qui œuvraient dans les Female Engagement Teams (FET) et devaient conquérir « les cœurs et les esprits » en établissant des relations avec les femmes afghanes, ont été moquées pour leur  utilisation du « thé comme une arme » (tea as a weapon). Ne servant pas dans des unités reconnues comme combattantes, les femmes militaires américaines ont d’ailleurs été exclues jusqu’en 2010 des prises en charge offertes aux soldats victimes de syndromes post-traumatiques[x]. Pourtant, ces militaires féminins ont été exposées comme leurs homologues masculins aux embuscades et aux engins explosifs improvisés disséminés sur les routes. Et Megan Mackenzie de rappeler que plusieurs femmes ont obtenu des distinctions militaires, dont la Silver Star, pour des actions au combat, alors même qu’elles n’avaient pas bénéficié du même entrainement que les hommes avec lesquels elles servaient[xi]….

Face à cette contradiction croissante entre l’exclusion de principe des femmes et la réalité de leur exposition au feu, Megan Mackenzie s’interroge sur les raisons de la force du mythe des « frères d’armes », qui fait de l’unité militaire exclusivement masculine le parangon de l’efficacité au combat.

Elle met en lumière la manière dont s’organise « l’attelage » (harnessing) particulièrement solide entre des réactions émotionnelles et des arguments « de bon sens ». Car l’opposition à la présence de femmes au combat provient d’abord « des tripes » (the gut reaction)[xii], du sentiment profond que cette situation va contre la nature des choses, voire contre la volonté de Dieu (God’s will)[xiii] qui aurait chargé les hommes de protéger les femmes. A cela s’ajoutent des « évidences » non-sujettes à discussion : physiquement moins fortes que les hommes, les femmes seraient vouées à la maternité, et donc à la paix. Une société civilisée ne saurait donc gagner une guerre en envoyant des mères de famille au combat, en les exposant au risque d’être violées par l’ennemi ou tuées en laissant des enfants orphelins[xiv]. Accepter la présence de femmes dans des unités combattantes conduirait en outre à abaisser les critères de sélection dans ces unités et à amoindrir « l’atmosphère spartiate » indispensable à la formation de la cohésion virile. Il ne pourrait en résulter qu’une diminution de l’efficacité au combat et une crise du recrutement, les hommes ne souhaitant plus servir dans une institution féminisée. En définitive, comme le conclut Megan Mackenzie, l’armée aurait donc un genre et que ce genre serait masculin[xv].

Ayant exploré les variations infinies du mythe des « frères d’armes », Megan Mackenzie s’attache à en démonter chacun des éléments. Elle rappelle par exemple que les violences sexuelles dont sont victimes les femmes militaires proviennent bien davantage de leurs compagnons d’armes que des ennemis[xvi]. Enquêtes d’opinion à l’appui, elle souligne que le soutien de la société civile à une guerre est faiblement altéré par le nombre des pertes ou le genre des soldats tués. Ce qui compte, c’est que l’opinion publique ait le sentiment que les objectifs du conflit sont légitimes et qu’il puisse être gagné. Tout en rappelant les différences physiologiques réelles entre les femmes et les hommes, Megan Mackenzie montre les différents biais par lesquels ces différences sont érigées en infériorité physique des femmes : les critères de sélection traditionnels dans les armées privilégient ainsi les domaines dans lesquels les hommes surpassent les femmes (force physique des membres supérieurs notamment) au détriment des capacités où les femmes égalent ou dépassent celles des hommes (endurance, tolérance à la chaleur et à l’humidité). De plus, les femmes doivent réaliser les exercices avec des équipements conçus pour des hommes et qui sont inadaptés à leur morphologie. L’existence de barèmes sportifs différents est par ailleurs utilisée comme preuve de l’infériorité physique des femmes, alors que des candidates féminines parviennent régulièrement à surpasser une partie des hommes. En outre, des expériences menées dans les armées canadiennes, danoises ou israéliennes ont montré que les écarts de performance physique pouvaient être réduits par une préparation spécifique pour les femmes. Enfin, les tests physiques de l’infanterie fondés sur la capacité à escalader un mur ou à porter un camarade blessé, s’ils renvoient à l’idéal du héros accomplissant des prouesses exceptionnelles, ne correspondent plus forcément aux réalités du combat[xvii]. Et Megan Mackenzie de conclure : « les tests destinés à mesurer la force physique sont souvent considérés comme une indication des capacités à effectuer le travail »[xviii], sans que le rapport entre la force physique et les tâches opérationnelles à accomplir soit clairement avéré.

L’auteure s’attaque ensuite au cœur du mythe des « frères d’armes » : l’idée selon laquelle l’efficacité d’une troupe dépendrait de la cohésion procurée par l’identité de genre. Megan Mackenzie rappelle d’abord que « la cohésion est passée d’un concept dépendant du commandement et des pratiques institutionnelles à une conception inextricablement liée à l’idéal d’uniformité sociale particulière de l’homme blanc hétérosexuel »[xix]. Cette acception restrictive aboutit à une confusion majeure entre la cohésion sociale et la cohésion du groupe envers l’objectif (task cohesion)[xx]. La cohésion sociale renvoie aux liens émotionnels entre les membres d’un groupe (est-ce que les membres de ce groupe s’apprécient ?) alors que la cohésion envers l’objectif désigne la volonté collective d’accomplir la mission (est-ce que les membres du groupe partagent les mêmes objectifs ?). Or, si la cohésion sociale peut renforcer l’efficacité militaire, elle peut aussi l’amoindrir, les unités où les hommes sont les plus solidement liés pouvant être aussi celles qui tuent leurs officiers, qui se mutinent ou qui se rendent en nombre[xxi]. La primauté accordée à la cohésion sociale dans l’efficacité de la troupe a ainsi servi à justifier l’exclusion de l’armée américaine des Afro-Américains jusque dans les années 1930, celle des homosexuels jusqu’en 2011 et celle des femmes jusqu’en 2013. Pourtant, nombre d’études sociologiques soulignent que la diversité sociale peut accroitre l’efficacité opérationnelle, notamment lorsque les femmes sont appréciées au regard de leurs capacités en tant qu’individus, et non en tant que catégorie sexuelle[xxii]. Pour Megan Mackenzie, la persistance du mythe des « frères d’armes » résulte donc d’un « complexe militaro-masculin »[xxiii] qui entretient l’idée que la société doit être ordonnée par une hiérarchie des sexes. La politique étrangère américaine elle-même serait affectée par le mythe des « frères d’armes » : la virilisation de l’armée conduirait en effet les élites politiques et militaires à vouloir recourir à la guerre non pas seulement pour des raisons politiques mais pour que s’y exprime pleinement la supériorité virile[xxiv].

A l’issue de sa démonstration, Megan Mackenzie s’interroge finalement sur la décision annoncée le 24 octobre 2013 de lever la clause d’exemption du combat pour les femmes. Elle rappelle le contexte des actions en justice engagées contre le « plafond de laiton » (brass ceiling)[xxv] par des femmes ayant servi et combattu, notamment en Irak et en Afghanistan, et dont la carrière a été bridée parce qu’elles étaient considérées comme n’appartenant pas à des unités combattantes. Elle ajoute que plusieurs fondements du mythe des « frères d’armes » se sont écroulés au cours de la dernière décennie : celui qui faisait des hommes les protecteurs des femmes n’a pas résisté aux révélations sur l’ampleur des violences sexuelles commises contre elles par leurs homologues masculins au sein même de l’armée américaine[xxvi]. Quant à l’idéal du soldat chevaleresque, il a été pour le moins écorné par les images des humiliations et tortures infligées aux prisonniers irakiens d’Abu Ghraib (2004) ou par la vidéo d’un Marine urinant en plaisantant sur le cadavre d’un adversaire tué dans la province du Helmand (2012). C’est dans ce contexte très particulier que l’administration américaine aurait cherché à restaurer l’image des armées par une mesure d’inclusion des femmes. Mais il ne faudrait pas en conclure qu’une nouvelle ère s’est ouverte pour elle, les violences sexuelles qui les visent étant loin d’avoir disparues.

Dans un format condensé, Megan Mackenzie prend donc position de façon très argumentée, mais également très accessible, dans le débat récurrent entre partisans et opposants de la féminisation des unités combattantes des armées occidentales. On pourra certes regretter une première partie sur la genèse du mythe des « frères d’armes » trop centrée sur le seul récit fait par Darwin et Freud de la « horde primitive »[xxvii]. Si le XIXe siècle joue effectivement un rôle important dans la construction de l’identité virile des armées modernes[xxviii], la volonté masculine d’exclure les femmes des fonctions guerrières est bien plus ancienne. Une référence à des approches anthropologiques[xxix] aurait pu utilement compléter cette partie sans alourdir excessivement l’ouvrage. Pour le reste, la lecture de Beyond the band of Brothers s’avère très stimulante. A l’instar de Pierre Hassner[xxx], Megan Mackenzie milite pour une prise en compte du rôle des émotions dans l’étude de la politique étrangère. Laisser entendre que les dernières guerres livrées par les Etats-Unis ont été déclenchées dans le but principal d’exprimer la virilité militaire est probablement excessif. Mais le passé comprend d’autres configurations historiques, notamment celle des régimes totalitaires des années 1930, dans lesquelles la guerre était bien conçue comme une épreuve ultime pour viriliser la nation[xxxi]. Megan Mackenzie apporte par ailleurs une contribution utile à l’examen des facteurs de cohésion des unités militaires, notamment en rappelant certaines conclusions, souvent peu commentées, de l’étude de 1948 d’Edward Shils et Morris Janowitz sur les soldats de la Wehrmacht[xxxii]. Si, pour reprendre l’expression du colonel Michel Goya, « la force du loup est dans la meute »[xxxiii], Beyond the Band of Brothers rappelle que la mesure de l’efficacité militaire ne peut reposer sur la seule intensité des liens de camaraderie entre soldats[xxxiv]. En se focalisant sur le seul combat d’infanterie, Megan Mackenzie n’échappe cependant pas à « l’illusion combattante », cette conception de l’identité militaire, récemment évoquée par Christel Coton[xxxv], selon laquelle le « vrai » soldat ne peut appartenir qu’à une élite de fantassins virils. En effet, dans la marine ou l’aviation, l’exposition au feu ennemi des unités de soutien a toujours existé. Dans cette perspective, on peut considérer que le mythe des « frères d’armes » demeure bien vivace, alors même que la majorité des unités militaires peut se retrouver sous le feu ennemi et que les hommes ne sont plus seuls à combattre.

Olivier Gomez, Professeur d’histoire-géographie en lycée (Seine-Saint-Denis), Doctorant en sociologie à l’Université de Lille

[i] Shakespeare William, Henry V, Scène XIII, 1599, « And Crispin Crispian shall ne’er go by,-  From this day to the ending of the world,- But we in it shall be remembered, – We few, we happy few, we band of brothers. –  For he to-day that sheds his blood with me –  Shall be my brother; be he ne’er so vile, – This day shall gentle his condition »; Traduction par François-Victor Hugo. Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1873

[ii] Mackenzie Megan, Beyond the band of Brothers – The US Miltary and the myth women can’t fight, Cambridge University Press, 2015, non traduit, 220 p.

[iii] Produite par Steven Spielberg et Tom Hanks et inspirée par le livre éponyme de l’historien Stephen Ambrose, la série comprend dix épisodes diffusés aux Etats-Unis entre septembre et novembre 2001 et raconte les combats menés en Europe en 1944-1945, de la Normandie à Berchtesgaden, par une compagnie du 506e régiment d’infanterie de la 101e division aéroportée américaine.

[iv] MacKenzie Megan, Female Soldiers in Sierra Leone: Sex, Security and Post-Conflict Development. New York: New York University Press. 2012

[v] Entre 1941-1945 : 330 000 femmes ont servi dans les forces armées américaines. Entre 1964 et 1975, 70 000 femmes servent au Vietnam. En 1991, 41 000 femmes servent durant la Guerre du Golfe. Enfin en 2013, 280 000 femmes avaient servi en Irak et en Afghanistan – Mackenzie Megan, op.cit., p.41, 42, 45,  47.

[vi] Mackenzie Megan, op.cit., p.30 – L’auteure met notamment en évidence la différence entre la définition du combat par le Département de la Défense et celle, plus restrictive, posée par l’US Army.

[vii] Enloe Cynthia, « Combat and Combat, A Feminist Reflextion », Critical Studies on Security », 1, N°2, (2013), 260-263

[viii] Mackenzie Megan, op.cit. p.42

[ix] Mackenzie Megan, op. cit. p.45-46

[x] Mackenzie Megan, op.cit., p.131

[xi] Parmi les Silver Star obtenues par des femmes militaires américaines en Irak, on peut citer celle du sergent Leigh Ann Lester : le convoi de ravitaillement qu’elle était chargée d’escorter avec 8 hommes et une autre femme ayant été pris dans une embuscade, elle dirigea son équipe sous le feu et prit d’assaut deux tranchées ennemies avec son sergent-chef. Au cours d’un engagement qui dura 25 minutes, 27 rebelles irakiens furent tués, dont trois par le sergent Lester, 6 furent blessés et un capturé.

[xii] Mackenzie Megan, op.cit., p.75

[xiii] Mackenzie Megan, op.cit., p.80

[xiv] Mackenzie Megan, op.cit., p.88

[xv] Mackenzie Megan, op.cit., p.91

[xvi] Mackenzie Megan, op.cit., p.27

[xvii] Mackenzie Megan, op.cit., p.114-115

[xviii] Mackenzie Megan, op.cit., p.111

[xix] Mackenzie Megan, op.cit., p.139

[xx] Mackenzie Megan, op.cit., p.143

[xxi] Mackenzie Megan, op.cit., p.147

[xxii] Mackenzie Megan, op.cit., p.152

[xxiii] Mackenzie Megan, op.cit., p.11

[xxiv] Mackenzie Megan, op.cit., p.92

[xxv] Mackenzie Megan, op.cit., p.14

[xxvi] Selon le Département of Veterans Affairs, presque 50% des femmes qui ont servi en Irak et en Afghanistan ont subi un harcèlement sexuel, et 1 sur 4 une agression sexuelle. En outre, 20 à 40% des femmes ayant servi dans l’armée auraient subi un viol ou une tentative de viol et le Departement de la Defense estime que 80% des évènements ne sont pas signalés – Mackenzie Megan, op.cit., p.66

[xxvii] Mackenzie Megan, op.cit. 18

[xxviii] Voir, par exemple, sur ce point : Roynette Odile, « Bons pour le service », l’expérience de la caserne en France à la fin du XIXe siècle en France, Paris, Belin, 2000, 458 p.

[xxix] Le lecteur francophone sera particulièrement sensible à l’absence de référence aux travaux de Françoise Héritier (Masculin/féminin, I La pensée de la différence, Paris, Odile Jacob [1996], 2012, 303 p. ; II – Dissoudre la hiérarchie, Paris, Odile Jacob [2002], 2012, 394 p).ou à ceux de  Maurice Godelier (La production des Grands Hommes – Pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, Paris, Fayard, « l’espace du politique », 1982, 370 p.)

[xxx] Hassner Pierre, La violence des passions – métamorphoses de la violence et crises du politique, Paris, Gallimard, 2015, 352 p.

[xxxi] Robert O. Paxton a notamment rappelé le « rôle circulaire » de la guerre dans la radicalisation des régimes fascistes. Dans son journal, le comte Ciano rapporte par exemple cette déclaration de Mussolini du 13 novembre 1937 : « lorsque ce sera terminé en Espagne, je penserai à quelque chose d’autre. Le caractère du peuple italien a besoin d’être trempé par les combats » – Voir Paxton Robert. O, Le fascisme en action, Seuil, 2004, 448 p.

[xxxii] Edward A. Shils et Morris Janowitz, « Cohésion et désagrégation de la Wehrmacht au cours de la Deuxième Guerre mondiale », Les Champs de Mars, 2001/1, n°9, p.179-207. Megan Mackenzie souligne que cette étude ne concluait pas seulement à l’importance de l’homogénéité ethnique de l’unité mais qu’elle mettait en évidence l’acceptation par la hiérarchie des violences contre les civils, peu compatible avec l’idéal chevaleresque du mythe des « frères d’armes »

[xxxiii] Goya Michel, Sous le feu, la mort comme hypothèse de travail, [2014], 2019, Tallandier, texto, p.153

[xxxiv] L’ouvrage de Megan Mackenzie n’évoque cependant pas tous les facteurs de l’efficacité militaire, tels que l’utilisation d’armes puissantes, l’esprit de corps, le rôle de l’entrainement, le sentiment de justesse de la cause, l’autonomie de décision… Sur tous ces points, on peut se reporter utilement à l’ouvrage du colonel Michel Goya op.cit. p.153-220

[xxxv] Coton Christel, Officiers, des classes en lutte sous l’uniforme,  Agone, 2017, 180 p.

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